f4grx a écrit :Yannick: si t'as une définition précise pour ces histoires de déviation/excursion/etc. ca m'intéresse franchement beaucoup car je suis bien conscient de cette ambiguité. Qu'est ce qui est usuel, quel mot a le plus de sens a utiliser, etc.
Héhé... Ben c'est là tout le problème... C'est qu'il faut suivre les conventions des uns et des autres, car en pratique, bien que les mots aient un sens, des gens (y compris des sérieux) les emploient n'importe comment ! :p
"Déviation", c'est de combien on dévie de la fréquence centrale pour faire un symbole.
Mais comme dit, on trouve n'importe quoi dans la nature. Pour, euh..., "lever" cette ambiguïté, pas mal de gens écrivent "deviation" avec le chiffre de déviation, mais précisent "+/-" pour montrer euh, que... bah qu'on sait bien de quoi on parle, et que c'est bien une "déviation"...
Le terme "excursion", qui nous arrive tout droit de la FM analogique, n'est plus trop employé, mais on trouvait les mêmes ambiguïtés et les mêmes usages (avec des +/-).
Il faut se méfier de ces termes qui pourraient sembler être représentatifs de l'occupation spectrale. C'est faux, puisque l'occupation spectrale en FM dépend certes de la déviation, mais aussi de la bande utile du signal modulant. (dans notre cas, du bit rate), et donc de l'indice de modulation.
Pour connaître l'occupation spectrale, il faut s'intéresser aux fonctions de Bessel (Oui... Des solutions à une équadiff qui nous vient du 19e siècle et qui s'intéressait aux interactions gravitationnelles... Les sciences sont passionnantes !)...
Le premier problème, c'est qu'en FSK, la bande occupée par le signal modulant est en théorie infinie (puisque c'est un signal carré... Il a en théorie des fronts infiniment raides, et donc une bande passante infiniment grande... Merci M. Dirac !).
Le second problème, c'est qu'avec un indice de modulation de 4, les fameuses fonction de Bessel nous disent que, pour avoir 90% de l'énergie, il faut aller chercher jusqu'à l'harmonique 5 du signal modulant...
Bref...
Règle de salubrité n°1 : filtrer le signal modulant pour limiter sa bande...
Règle de salubrité n°2 : ne pas avoir un indice de modulation trop élevé pour concentrer l'énergie dans les premières harmoniques du signal modulant. (voir aussi les autres raisons données dans mon post d'hier liées à la bande de bruit dans le récepteur)
Ce qui se pratique généralement : filtrage gaussien du signal numérique modulant (on parle alors de GFSK).
Et pour l'indice de modulation, ça dépend de la complexité que l'on souhaite mettre dans le récepteur.
- Pour faire un récepteur simple mais raisonnablement efficace, ont prend un indice de modulation de 1 (en gros, la moitié de l'énergie est alors utilisée pour transporter un truc homogène à de l'horloge "temps bit", ce qui simplifie le récepteur).
- Pour faire un récepteur de course, mais beaucoup plus compliqué (en grande partie à cause de la difficulté plus grande à récupérer l'horloge "temps bit"), on prend alors un indice de 0.5 (on dit alors que c'est de la "MSK", pour "minimum shift keying", et comme on a toujours un filtre gaussien pour le signal modulant, on parle même de "GMSK"). C'est typiquement, ce qui est utilisé en téléphonie GSM par exemple.